> Et si Sarkosy avait raison?
Chez les Ouatchi, dans le sud-est du Togo, lorsqu'on reçoit en pleine figure une injure, on réagit souvent de deux manières.D'abord, on affronte verbalement mais vigoureusement son adversaire , histoire de lui montrer qu'on en a dans le pantalon. Ensuite une fois chez soi, avec le sentiment d'avoir gagné le combat des idées, on commence à se poser des questions.Si l'insulte dont on a été l'objet portait sur le physique, on se regarde dans un miroir pour tenter de dénicher la part de vérité dans l'insulte. Il s'agit ainsi d'une démarche intellectuelle, permettant de s'armer pour les prochaines chamailleries d'une part, et de l'autre, de se corriger soi-même.
Dans son fameux discours de Dakar, l'ancien président Nicolas Sarkosy disait: <<... le drame de l'afrique noire, c'est qu'elle n'est pas entrée dans l'histoire...>>. Cette affirmation, quoique outrancière, et qui avait d'ailleurs soulevé un tolé général, tant des démocrates que des dictateurs africains, m'a personnellement interpelé. Si la vague d'indignations contre le discours de l'ancien président français était légitime, certains d'entre nous attendent toujours la seconde démarche qui aurait consisté , une fois l'émotion retombée, à chercher la petite part de vérité contenue dans l'outrance. Le discours de Dakar pose en effet beaucoup d'autres questions telles que: l'afrique noire est-elle capable de s'en sortir? Les Noirs sont-ils capables de s'auto-gérer? Plus loin, la colonisation peut à elle seule justifier les difficultés du continent? Ou encore, l'esclavage dont a été victime l'Afrique est-il un hasard? Se poser ces questions, éviterait que des personnalités étrangères le fassent à notre place. Comme l'a fait cette semaine Barack Obama dans sont discours-hommage à feu Mandela, lorsqu'il fustigeait les contracdictions de ces dirigents notamment africains, qui se réclament tous de l'héritage de Mandela,tout en opprimant leurs propres sujets.
Pour ma part, et en bon africain, le drame de l'Afrique Noire, ce sont les africains eux-mêmes. Le jour où on l'aura compris et accepté, on aura fait un grand pas.
Mesdames messieurs les intellectuels africains, à vos méninges.
A Suivre....